samedi 1 décembre 2007

L'ESPACE BAUQUIER NOUS OFFRE UNE EXPOSITION REMARQUABLE DE GERARD LATTIER

Vendredi avait lieu le vernissage de l’exposition de Gérard Lattier, peintre et conteur populaire. Rarement l’espace Bauquier n’a connu une telle affluence. Le public conquis put admirer les tableaux et visionner un film d’André Abbe, où l’artiste se dévoile avec beaucoup de franchise et de candeur. Gérard Lattier se définit lui-même comme atypique, « je suis certainement une sorte d’ornithorynque...». Tel Candide, il observe le monde avec sagesse et indulgence. Il sait que vieillir et souffrir permettent de mieux comprendre les choses, de les excuser aussi…Orphelin à 7 ans (son père, cheminot est tué en 1944 pedant le bombardement de Nîmes), gravement malade, a demi paralysé, il se met à peindre et à dessiner pour passer le temps, par plaisir. « La peinture m’a sauvé plusieurs fois la vie ». Par exemple lorsqu’il est interné en psychiatrie parce qu’il refuse de faire la guerre en Algérie


« Quand on veut pas faire la guerre, on vous prend pour un fou, on vous enferme… » .Ses tableaux sont alors sombres et fantasmagoriques avec des monstres hideux. Puis, petit à petit, lorsqu’il connaît l’amour et le bonheur, son travail prend de la couleur et de la lumière. On sent chez cet homme de la douceur et de la bonté ; derrière sa barbe blanche et son apparence de grand-père adorable, on devine un enfant qui n’a pas grandi et qui gardé sa fraîcheur juvénile. Cela ne signifie pas qu’il est resté enfantin. Sa peinture, certes d’une naïveté voulue, très fine et délicate, raconte des histoires simples .Le texte, qui fait partie de l’œuvre ,est écrit avec la langue de chez nous ,mélange méridional qui fleure bon les garrigues de Nîmes et les maquis d’Ardèche .


Et c’est cet ensemble qui fait que l’œuvre de Lattier est difficilement classable, un peu comme « Le petit Prince ». Adulte ou enfant, chacun, à un degré différent y trouve matière à réflexion. Chaque dessin, chaque mot a son importance. On partage alors ce regard sur les choses de ce monde, la guerre, la religion, la bêtise, mais aussi les histoires des gens ordinaires. Lattier est un conteur populaire, de la veine de Chabrol. Il ne faut pas croire qu’il est ingénu parce qu’il raconte la vie des gens simples : « Il a un amour des petites gens, sa peinture, c’est la poursuite de la parole par d’autres moyens….c’est ce qui fait son merveilleux ».
Lattier sait qu’un jour tout cela finira… « Tel Icare, un jour, nous allons tomber,les ailes brûlées par le soleil…c’est dans l’ordre des choses, mais ,cela na pas d’importance…ce qui compte , vieux frère, c’est qu’on aura volé, et ça, c’est rudement bon !.. »
Exposition visible de 15H à 19H jusqu’au 9 décembre avec animations .

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