samedi 5 juin 2010

LES MAGES : A Bauquier, des lectures de textes d’Alain André lui ont rendu un hommage à la mesure de son talent



Alain André s’en est allé l’année dernière, trop tôt, trop jeune…
Pendant plus d’une heure et demie, l’esprit d’Alain André a plané sur un public venu nombreux écouter ses billets d’humeur, dits avec beaucoup de talent par Frédéric André, Philippe Reyné et Thibault Trabassac.
Parfois même, on entendait sa voix, enregistrée lors des émissions de radio l’Art de la fugue à la foule invisible des auditeurs de Grille ouverte. Une voix si particulière, à la fois grave, chaude, douce et chaleureuse, amicale et protectrice avec cette intonation qui lui était particulière, reconnaissable entre mille. Car il était comme ça, Alain. Homme brillant, d’une très grande culture, gentil,  discret attentionné. Un humanisme lucide, enraciné au corps, qui  n’aurait pas fait de mal à une mouche, mais qui était prêt à pourfendre toutes les injustices envers l’homme et la nature… avec « un humour plus ou moins noir, de celui qui fait sourire plus ou moins jaune, à l’attention d’auditeurs partageant cet esprit critique, voire caustique ».
Par leur simplicité et leur sobriété, sans micro, devant une salle silencieuse, attentive à l’extrême, les lecteurs-comédiens ont su, avec talent, restituer Alain André, tel qu’il était , tel qu’il disait et tel qu’on se souvient. 
Furent passés, en revue les grands faits de société, avec leurs travers et leurs faiblesses. et les arrogances des grands et des nantis. Avec une impertinence courtoise qui fait mouche à chaque fois. Son crédo c’était «  s’opposer à toutes les formes de censure, résister à toutes les formes de propagande, plutôt en s’amusant qu’en donnant la leçon, plutôt par l’anecdote que par le sermon, comme un citoyen de base, sans compétence particulière, mais qui n’aime pas se faire avoir, que ce soit par la pub et la propagande. »
Et cette réflexion désabusée, finalement si vraie, cette conception du bonheur de Voltaire, qu’Alain vérifiait chaque fois qu’il parcourait de bon matin la commune, lorsqu’il rencontrait des gens, simples et authentiques, affairés à vaquer à leurs tâches quotidiennes : « Il faut cultiver son jardin ».
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La recette  de cette soirée, participation libre, est destinée à Sara (Solidarit Amitié rencontre Afrique) dont Alain André était un membre actif.
 Photos: 1)Philippe Reyné,Frédéric André et Thibault Trabassac. 2)Une vue de l'assistance. 3) Clinton,une belle aventure