mercredi 23 février 2011

Levée de bouclier contre l’exploitation des gaz de schiste




Mardi 22 février La salle Bauquier avait largement dépassé ses capacités et il a fallu rajouter un très grand sombre de sièges pour accueillir le public venu assister à la réunion d’information sur les gaz de schiste organisée par le collectif Auzonnet-Cèze-Gagnières.
En préalable était projeté un condensé du film " Gasland ", qui montre les dangers du "fracking," une exploitation initiée par l‘industrie pétrolière américaine qui en possède le brevet exclusif. Tout au long de ce film documentaire des images inquiétantes, voire terrifiantes ont montré les conséquences désastreuses qui résultent de cette technique sur l’environnement. Des démonstrations impressionnantes d’eau qui prend feu à la sortie des robinets, de gaz qui émane de la terre, et un développement de maladies telles que des troubles gastro-intestinaux, cardiovasculaires respiratoires, dermatologiques, cancérigènes, mutagènes, atteintes sur le cerveau et le système nerveux, etc… La liste des dégâts écologiques et sanitaires provoqués par l'exploitation des gaz de schiste est impressionnante.
La cause ? C’est la technique de fracturation hydraulique qui consiste à injecter à plus de 3000m sous terre, dans un forage vertical qui se ramifie ensuite à l’horizontale ,un mélange à haute pression d'eau, de sable et de produits chimiques (dont la composition est tenue secrète). Tout le long du conduit, les roches souterraines se fissurent, libérant le gaz, qui peut ensuite être acheminé vers la surface. Un forage est fait environ tous les 200m. Un impressionnant quadrillage pour un résultat aux bénéfices astronomiques pour les sociétés pétrolières, mais à court terme, puisque les gisements n’ont qu’une capacité d’une dizaine d’années.

Qu’en restera-t-il alors ? Chaque forage nécessite une quantité d’eau équivalente à environ 6 piscines olympiques. Il ne fait aucun doute qu’ici, la Cèze et tous ses affluents, ainsi que la nappe phréatique seraient asséchées. Et les produits chimiques injectés resteront sous terre. Dans nos régions au passé minier qui sont un véritable gruyère que se passera-t-il ? 
D’ores et déjà, une levée de boucliers a lieu partout en France pour s’opposer à ce projet. Le conseil municipal des Mages s’est prononcé contre toute exploration sur son territoire. 
Le souci, c’est que le droit minier prime sur le droit propriété et que les sociétés pétrolières peuvent faire valoir leur droit sans enquête d’utilité publique. Déjà des permis ont été donnés sur un territoire allant de Montélimar à Montpellier qui s’avère riche potentiellement en gaz de schiste. Il en va de même pour 1/8 du territoire français.
De nombreux collectifs sont en train de se créer pour s’opposer à cette exploitation. Des pétitions sont signées. De nombreuses réunions sont programmées par le collectif Auzonnet-Cèze-Gagnières. 
La discussion qui suivit le film fut très riche. Il est apparu évident à tout le monde que seules des initiatives citoyennes devaient se développer, et que tous les maires devaient décréter des interdictions de forages, même si de tels arrêtés sont illégaux et sont susceptibles d’être cassés par le tribunal administratif. Des idées d’actions ont été proposées.
Dans l’immédiat, la population doit être informée des risques majeurs dont elle pourrait être victime si une opposition ferme et résolue ne se met pas en place.
Une grande manifestation citoyenne  aura lieu à Villeneuve-de-Berg, samedi 26 février à partir de 14 heures. Car et covoiturage prévus .