dimanche 5 mai 2013

Les Mages : Quand le pont de barrière fut dynamité, ou le devoir de mémoire



 Ce 8 mai nous commémorerons le 69ème anniversaire de la victoire.
Le Gard a été totalement libéré durant la deuxième quinzaine d’août 1944. Les Allemands quittent Alès le 21 août 1944. Leurs convois vont se heurter aux groupes de résistants chargés de les harceler pour les retarder à se regrouper sur le front Atlantique.
La route d'Alès à Aubenas étant considérée comme un axe majeur, le pont de Barrière  fut dynamité pour obliger l'ennemi à se détourner vers d'autres itinéraires. Les explosifs (470 kg) avaient auparavant été subtilisés au puits de mine de Saint-Jean-de-Valériscle. Ils permettront aussi de faire sauter le viaduc de Saint-Julien-de-Cassagnas.
Le pont étant détruit, à la Libération, il a fallu en construire provisoire en bois afin de rétablir la circulation (Photo).
Auparavant, notre village aura payé un lourd tribut à cette période noire de notre histoire. Si la première guerre mondiale avait fait beaucoup de victimes, des soldats mobilisés au front et tombés "au champ d'honneur", ici, la France étant désarmée et occupée, ce furent des actes héroïques de résistance clandestine et de basses trahisons et lâchetés qui ont marqué les mémoires.
Quatre Mageois ont payé de leur vie le refus de l'oppression nazie. Gustave Nouvel dénoncé, tomba dans un piège le 1er juin 1944. Il fut emprisonné au fort Vauban d'Alès où il subit plusieurs jours de torture avant d'être massacré et jeté dans le puits de Celas le 9 juin 1944. Son frère Louis, pilote, participa à la mise en place d'un réseau de résistance à l'aéroclub d'Alès. Après s'être engagé dans les forces alliées, son avion s'écrasera en Egypte le 24 février 1944. Leur mère anéantie par le chagrin, mettra fin à ses jours de façon dramatique.
Emile Dominé et François Poujol furent abusés par de faux résistants et lâchement assassinés au col de la Vivaraise par les Waffen-SS.
Ce mercredi 8 mai, à 9h45 aura lieu la commémoration. Le maire déposera trois gerbes. La traditionnelle  devant le monument aux morts, une autre devant la plaque commémorative des frères Nouvel désormais posée sur la façade de la poste et la dernière sur la stèle de Dominé et Poujol.