Le lavoir a été restauré en 2012 |
Du
changement, elle en a vu! Quand on sait que l'humanité a fait en moins d'un
siècle plus progrès que ce qu'elle en a fait depuis le début de son histoire,
on imagine aisément les évolutions sociales et technologiques auxquelles a
assisté notre sympathique nonagénaire. Au cours de petits entretiens, nous
avons pu retracer, à travers ses souvenirs une part de l'histoire de notre
commune et aborder certains sujets.
Ainsi
le lavoir du Moinas. Que signifie-t-il pour la jeunesse d'aujourd'hui? A quoi
servait-il?
S'il
a été restauré de belle façon, sa construction fut, à l'origine un grand
progrès social pour les ménagères et leur pénible corvée de lessive.
Car,
si la machine à laver est certainement l'une des inventions majeures du XXe
siècle, elle ne s'est vraiment démocratisée qu’à partir des années 50.
Alors
comment lavait-on le linge auparavant? Il n'y avait pas l'eau courante. Les rares
maisons bourgeoises possédaient leur propre buanderie. Mais pour la
quasi-totalité des familles modestes, il fallait porter le linge sale, souvent
à l'aide d'une brouette, aux abords d'un point d'eau ou d'un ruisseau et laver
le linge carrément dans le lit du cours d'eau. Ce n'est qu'en février 1851 que
l’État votera un crédit extraordinaire de six cent mille francs pour encourager
les communes à bâtir des bains et des lavoirs publics. Aux Mages deux lavoirs
furent construits dans les années 30. Celui du Moinas et celui de Larnac.
Renée
Peyre raconte " A l' origine, le lavoir n'existait pas. On lavait au
"gour". On emportait le "flourier" constitué de sacs de
jute qu'on décousait et qu'on calait dans le lit du ruisseau de Couze avec des pierres
pour éviter de salir le linge. Puis, le lavoir du Moinas a été construit par la
municipalité Silhol. Mais l'été, il n'y avait plus d'eau, alors on allait à la
mare au bord de l'Auzonnet, juste après
le passage à niveau. La lessive durait une bonne partie de l'après-midi".
Beaucoup
de choses ont changé depuis, et c'est tant mieux. Mais Renée ne regrette pas
cette époque bucolique où l'on prenait le temps de vivre. De temps en temps
nous lui demanderons de nous raconter d'autres anecdotes afin que nous
puissions mesurer le chemin parcouru…sans qu'on s'en rende compte.
L'ancien lavoir avait été réhabilité en 2010 |
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