Rémy Jouvert et Paul Rouverand victime la veille d'un accident domestique |
Rémy Jouvert expose la génèse de ses recherches et de sa passion pour le passé minier |
Une salle Bauquier qui affiché complet |
Paul Rouverand, Mme Aubaret, Louis Robert et Rémy Jouvert |
Du monde et des retrouvailles après quelques décennies font partie de la mémoire des mineurs |
Émotion garantie pour tous les spectateurs, avec cette sensation singulière d'appartenir à une même famille, à partager ensemble cette mémoire commune que la plupart ont vécue et qui aura finalement très peu duré en regard de l’Histoire mais l'aura profondément marquée.
Tristes et poignants témoignages réalisés par Rémy Jouvert qui a réalisé trois films diaporamas avec des articles et photos de presse bouleversants sur les tragédies du Pontil le 19 décembre 1958 (9 morts), de Saint-Florent les 3 février 1963 (3 morts) et 3 mars 1967 (5 morts). Des drames évoqués par des articles de presse, des photos de journaux en noir et blanc, dont le grain, la qualité austère et froide de l'époque donnent aujourd'hui encore plus de réalisme et de force dramatique à ces événements tragiques.
Chaque fois la famille minière s'est rassemblée lors d'obsèques poignantes.
Chaque fois aussi elle a réagi et fait grève pour dénoncer le manque de sécurité qui régnait au fond.
Chaque fois aussi le gouvernement a exprimé sa sollicitude et un ministre s'est déplacé.
Alors, après autant de deuils, de veuves, d'orphelins, de blessés, de mutilés et de silicoses accumulés au cours des années, on aurait pu s'attendre à ce que tous souhaitent que cela s'arrête.
Bien au contraire, la fermeture des puits de mine a entraîné de nombreuses manifestations de réprobation comme l'a montré le petit film en super8 muet de Louis Robert sur les dynamitages des puits de Molières et de Saint-Florent vécus comme un déchirement.
Ensuite tout a été démantelé et la nature a repris ses droits sur les crassiers à tel point qu'il est difficile aujourd'hui d'imaginer que notre vallée fut minière pendant quelques décennies.
D'où le rôle capital des films comme ceux de Rémy Jouvert, des associations comme la Mémoire des Mineurs, ou des témoignages comme celui de Mme Aubaret , veuve du regretté Raymond créateur de la Mine Témoin d'Alès (aujourd'hui fermée).
Alors, comme chaque fois, après les chansons évoquant l'époque des molettes et des placières, celle, mythique des « corons » de Bachelet fut reprise en chœur par l’assistance.
Un grand bravo au président Paul Rouverand qui s'était fracturé le bras la veille, mais qui a tenu à être là malgré tout, à son équipe d'anciennes gueules noires et à Rémy Jouvert !