Le jour de Sainte-Barbe était pour eux un grand jour de fête, l’occasion aussi d’un grand repas de famille et parfois de prendre de bonnes cuites. Edmond Muller se souvient : « En ce temps-là, les quatre cafés de la rue du village organisaient un loto. On suspendait les lots à gagner : du gibier ou de la volaille. Comme il n’y avait pas de sonorisation, on criait les numéros de trottoir à trottoir. Ce jour-là aussi, le marchand des quatre saisons arrivait dès le matin et soufflait dans sa trompette pour appeler la clientèle. Aux fruits et légumes habituels, il proposait pour la circonstance tous les fruits qui composent les treize desserts de Noël et des oranges ou des mandarines précieuses et rares en ce temps-là. Les ménagères se rassemblaient autour de son étal ambulant et c’était l’occasion pour elles de se raconter les derniers potins du village. Sainte Barbe était jour férié et il n’y avait pas école. C’étaient des cris d’enfants des pleurs et des rires, des jeux et des farces faites aux passants. Au loin, on entendait les détonations qui résonnaient de Saint Jean-de-Valériscle et même de Molières.
Après les discussions chaque famille se retrouvait pour un bon repas aux frais d’une dinde et de saucissonnailles. C’était la rue de ma jeunesse, moins bruyante que maintenant et pourtant c’était la route principale d’Alès à Aubenas. Aujourd’hui, le modernisme a balayé tous les petits métiers pittoresques, tellement humains, ainsi que la convivialité des rencontres et des veillées. Même les hirondelles ne se rassemblent plus sur les fils électriques. »
Intarissable et un brin nostalgique Edmond Muller s’anime lorsqu’il parle cette époque où la vie était pourtant difficile. Lui-même fut contraint d’abandonner son rêve d’être boulanger pour entrer dans la mine à 15 ans. Son père malade ne pouvant plus subvenir aux besoins de sa famille.
(Barbe était une jeune-fille qui vivait en Turquie au 3ème siècle. Son père riche païen ne supporta pas qu’elle devienne chrétienne. Il la livra au gouverneur romain qui la condamna à d’atroces supplices. Comme elle persistait dans sa foi, il ordonna que Barbe soit décapitée par son propre père. Punition divine, ce dernier fut tué sur place par la foudre. Depuis ce jour, Sainte-Barbe protège contre la foudre et la mort accidentelle du coup de grisou les mineurs. C’est pourquoi elle est leur patronne mais aussi celle des pompiers, des artificiers, des artilleurs et des carriers qui utilisent des explosifs pour entamer la roche.)
Après les discussions chaque famille se retrouvait pour un bon repas aux frais d’une dinde et de saucissonnailles. C’était la rue de ma jeunesse, moins bruyante que maintenant et pourtant c’était la route principale d’Alès à Aubenas. Aujourd’hui, le modernisme a balayé tous les petits métiers pittoresques, tellement humains, ainsi que la convivialité des rencontres et des veillées. Même les hirondelles ne se rassemblent plus sur les fils électriques. »
Intarissable et un brin nostalgique Edmond Muller s’anime lorsqu’il parle cette époque où la vie était pourtant difficile. Lui-même fut contraint d’abandonner son rêve d’être boulanger pour entrer dans la mine à 15 ans. Son père malade ne pouvant plus subvenir aux besoins de sa famille.
(Barbe était une jeune-fille qui vivait en Turquie au 3ème siècle. Son père riche païen ne supporta pas qu’elle devienne chrétienne. Il la livra au gouverneur romain qui la condamna à d’atroces supplices. Comme elle persistait dans sa foi, il ordonna que Barbe soit décapitée par son propre père. Punition divine, ce dernier fut tué sur place par la foudre. Depuis ce jour, Sainte-Barbe protège contre la foudre et la mort accidentelle du coup de grisou les mineurs. C’est pourquoi elle est leur patronne mais aussi celle des pompiers, des artificiers, des artilleurs et des carriers qui utilisent des explosifs pour entamer la roche.)