Une salle comble ! Les Atypiques se sont terminées en beauté aux Mages samedi soir avec la rencontre entre un texte émouvant et optimiste malgré tout de Luis Sépulveda et Luis Jaime Cortez, un comédien d’origine argentine qui en a réalisé la version théâtre. Version d’ailleurs réussie car il n’est pas évident de mettre en scène un récit initiatique style « road movie » truffé d’anecdotes sur des expériences et des rencontres à la fois ordinaires et extraordinaires : des professeurs qui vont au Casino et au bordel, une vieille famille aristocratique cherchant un mari pour sa descendance, un pilote de coucou dans une scène à la limite du fantastique …sans oublier son séjour en prison où il fut torturé sous la dictature de Pinochet. Récit autobiographique mais romancé.
Le comédien a dû d’abord faire un choix dans cette « errance » et il a pu montrer tout son talent en campant non seulement l’auteur mais aussi des dizaines de personnages .Pour cela, il a utilisé au mieux les dialogues percutants de Sépulveda, l’espace théâtral et des masques (qui montrent là que l’interprète est aussi metteur en scène et professeur chevronné d’art dramatique). Les « actes » sont coupés par des noirs et des musiques bien choisies. (Ah ! le « volver » de C Gardel du début)
On peut parler de performance d’acteur; et même si quelques spectateurs ont trouvé des longueurs, tous ont unanimement applaudi l’acteur. On a notamment apprécié la « cueca »(danse populaire chilienne) qui délimitait deux « actes » et on a aimé surtout le rendu du contenu du livre: au-delà de l’émouvante promesse faite à son grand- père de revenir sur ses racines (son cœur !), la terre de ses ancêtres qui encadre les anecdotes , l’engagement contre les dictatures (Franco, Pinochet), son amour de la liberté et son errance à la fois par choix (comme le Che ) et par obligation à travers tout le continent latino-américain.
Bref, un bon moment où l’on a été happé par l’acteur pour un voyage extraordinaire
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