vendredi 4 août 2017

Saint-Florent-sur-Auzonnet : du monde à la Nuit des Camisards


Il faisait un temps superbe et une température idéale pour cette Nuit des camisards qui s'est déroulée à l'Espace des Terres idéalement aménagé en deux parties pour l'occasion, l'une publique conférence, buvette et restauration et l'autre au boulodrome réservée à la pièce de théâtre.
La conférence de Richard Bousiges (qui fut selon l'éditeur Pierre Mazodier, le premier historien à écrire un livre sur la guerre des Camisards en Cévennes) s'est déroulée devant un auditoire d'une centaine de personnes très intéressées prêtant une oreille très attentives car l'orateur, et c'est la règle semble-t-il à la Nuit des Camisards, a parlé sans micro.
Richard Bousiges a détaillé, point par point tous les antécédents et corollaires qui ont abouti, ici en Cévennes à cette guerre fratricide parce que la région était essentiellement huguenote alors que la vallée de l'Auzonnet était catholique, Saint Forent devenant à la fois un refuge et une guerrière. Ici, plus qu'ailleurs, cette Guerre de religion a marqué l'Histoire, par ses péripéties et sa barbarie. La violence a répondu à la violence, la vengeance à la vengeance. Avec une horreur largement partagée de part et d'autre même si chacun des deux camps se trouvait des excuses légitimes. Le débat qui a suivi a porté sur les valeurs de la réforme et la liberté de conscience avec des arguments parfois divergents.Quant au spectacle lui-même, il a répondu aux attentes du public, environ 250 personnes assises dans l'espace scénique savamment aménagé dans une clairière, unité de lieu, sous la lune où tout se passe. Une mise en scène énergique et dynamique qui secoue le public et le tient en haleine. Il s'agit certes d'une fiction qui tout en conservant la véracité des faits en exagère bien volontiers les traits afin de mieux marquer cette nuit décisive, qui fut le détonateur de la Guerre des Camisards, après l'assassinat de l'Abbé du Chayla, présenté ici comme un personnage odieux et sanguinaire. Un spectacle époustouflant qui s'appuie plus ou moins sur la règle des trois unités chère aux classiques pour lui donner une puissance dramatique et tragique palpitante. La scène s'arrête au moment où l'abbé est assassiné.
Le reste, le pire, va suivre. Dès l'été 2018 « Sortir de Babylone » sera proposé par Lionnel Astier et sa troupe. On a hâte de voir !

(D'autres photos sont visibles sur http://www.midilibre.fr/gard/saint-florent-sur-auzonnet )