Ce mardi, à l’Espace Bauquier, un public nombreux assistait à la présentation du film « Entre les murs » palme d’or 2008 du festival de Cannes. Cette fiction montée comme un documentaire pose avec beaucoup de force la problématique de l’enseignement dans les ZEP au travers de la vie d’une classe de 4ème d’un collège de banlieue parisienne. Le débat qui suivit fut spontané sans cliché préconçu.
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François, le jeune professeur de français et personnage principal, s’investit dans son métier avec beaucoup de conviction. Il n'hésite pas à aller chercher les adolescents difficiles là où ça fait mal, en les mettant souvent face à leurs limites. Mais sa volonté d'instruire sans soumettre, en essayant d’instaurer avec eux un rapport égalitaire l’expose à des situations délicates et des dérapages qui le desservent parfois.
Le film offre une vision réaliste de ce qui se joue dans l'enceinte d’un collège tout au long d'une année scolaire, avec talent et simplicité .On perçoit sans cesse, l'équilibre fragile mais bien réel de ce microcosme social plein de contradictions. Comment maintenir la discipline sans exclure ? Comment concilier diversité culturelle et culture unique ? « Entre les murs » nous interpelle et pose le problème du rôle de l’école et de l’égalité des chances dans les ZEP où cohabite une société multiculturelle souvent défavorisée …
La plupart des spectateurs, soulignèrent la difficulté d’être prof, et aussi celle d’être élève… dans un système éducatif qu’ils estiment inadapté. L’école répond elle à sa mission première ? S’est-on donné les moyens de la démocratisation de l’enseignement décidée dans les années 70 ou alors, faute d’y avoir mis les moyens a-t-on réalisé une regrettable massification des élèves en accentuant l’effet de ghetto ? En a-t-on aujourd’hui tiré les leçons ?
...Cette année il y aura 13500 suppressions de postes de professeurs en France …