SAINT-FLORENT : Jeannot Tourre assistera à l'inauguration du square qui portera son nom...

Ce jeudi 30 septembre, à 17 heures aura lieu l’inauguration du square Jeannot Tourre. Cet ensemble autour de la fontaine s’inscrira finalement dans l’espace de la place Roger Salengro qui devrait, elle-même, bénéficier d’un lifting, chaussée et, espérons-le, façades des maisons. Le projet, imaginé par Luc Travier a le mérite d’exister. Mais, cela suppose des subventions. Lors de sa venue, le préfet, Hugues Bousiges qui a plusieurs fois rappelé son attachement à notre village a vivement souhaité et voire, mis en demeure, le sous préfet d’accorder des subsides afin que la municipalité mène à bien son projet. « Je porte Saint-Florent dans mon cœur, et le portefeuille est du même côté que le cœur », avait-il déclaré sous forme de boutade…

Le conseil municipal a décidé de baptiser le square du nom de Jeannot Tourre. Fait assez rare pour être souligné, cet ancien maire de 1977 à 2001, est toujours vivant et il assistera à la cérémonie. (A l'identique, dans la région, il n’y a que Laurent Blanc dont le stade porte son nom à Rousson)

Et cet honneur va droit au cœur du fringuant octogénaire (il a 84 ans) et l’émeut profondément. Car Jeannot Tourre, à Saint-Florent, c’est une institution. Sa mère possédait un petit magasin où l’on trouvait de tout, de la casserole au vélomoteur, en passant par le réveille-matin, la gazinière  ou le petit cadeau pour la fête des mères. Quant à lui, il était charbonnier, livrant des sacs de charbon un peu partout dans la région. Travail pénible et épuisant !  Jeannot a calculé qu’il avait fait le tour de la terre arcbouté sous la charge d’une cinquantaine de kg, montant et descendant des escaliers, plus ou moins commodes. Et après sa journée, il effectuait des réparations de vélos et mobylettes, livrait des marchandises, et le dimanche, il déménageait des clients, ou se consacrait à sa passion pour le pilotage des avions.  Il trouvait aussi le temps de s’intéresser à la vie de notre commune, dont il fut maire de 1977 à 2001. On lui doit la remise à neuf du réseau d’adduction d’eau, la poursuite et le développement de l’assainissement, le désenclavement de certains quartiers, les courts de tennis, la salle Aragon et l’agrandissement de la Mairie. Autant de travaux qu’il a la fierté d’avoir  effectués en bon cévenol, sans emprunt. Lorsqu’on l’interroge sur l’honneur qui lui est fait, il répond « Ca fait plaisir. Je suis à la fois heureux et  gêné, car, en mon âme et conscience, je me demande si je mérite autant de considération. Comment les gens vont-ils apprécier une telle décision ? » Que Jeannot Tourre se rassure. Le conseil municipal a été unanime. Il honorera aussi André Pradeilles qui fut maire de 1945 à 1977 .A eux deux, ils ont couvert la dernière moitié de 20^ème siècle en tant que maires.

Jeannot Tourre continue à s’intéresser à la vie de la commune dont il ne manque jamais une manifestation. Il apprécie la nouvelle équipe municipale « qui fait son possible pour administrer le village dans un processus de développement logique de ce que doit être la gestion communale… »

Une certaine amertume mêlée de rancœur, assombrit son regard lorsqu’il évoque l’abandon de son projet de voirie par la municipalité précédente qui, l’avait battu en 2001… « Tout était bouclé. J’avais déjà économisé 4 millions de francs et ça aurait été très vite remboursé… »

Un vrai cévenol !